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La Galerie de l'Histoire
28 mars 2017

La IIIe République à l'épreuve de la crise boulangiste (1885-1889)

Georges BoulangerAprès la chute du gouvernement de Jules Ferry, le mauvais état des finances, la stagnation des affaires jointe à l'insuffisante révision constitutionnelle de 1884, ainsi que les divisions survenues au sein du parti républicain à propos de la politique coloniale amenère une crise de près de trois ans (1886-1889) qui agita profondément la France et mit en péril les institutions.

Le héros en fut le général Georges Boulanger (1837-1891).

Boulanger fut d'abord imposé comme ministre de la Guerre par les radicaux du parti républicain. Beau parleur, cavalier élégant, il plut au peuple par ses dehors. Habile à se servir de la presse, il sut flatter le désir de revanche que les Français gardaient au coeur et les journaux à sa dévotion le présentaient comme le prochain vainqueur de l'Allemagne.

Quelques mesures propres à donner un certain confort aux soldats, des déclarations fracassantes en faveur d'une réduction et de l'égalité du service militaire, achevèrent de rendre le personnage populaire. Profitant de cette notoriété, louée et chantée dans des refrains de café-concert, le général Boulanger crut certainement qu'il lui était possible de se rendre maître de la France un jour prochain. 

Mais les républicains modérés, perçant à jour ses ambitions, parvinrent à l'écarter du gouvernement (juillet 1887) en le nommant à la tête du 13e Corps d'Armée de Clermont-Ferrand.

Malgré son éloignement de Paris, l'intrigue qui devait l'aider à se hisser au pouvoir se poursuivit très activement. Elle fut notamment bien aidée par un scandale éclatant dans l'entourage du président de la République : en effet, on apprit que le gendre de ce dernier se livrait à un trafic de légions d'honneur. Jules Grévy fut contraint de démissionner et fut remplacé par un républicain modéré, Sadi Carnot.

Le scandale accrut le nombre des mécontents et profita au général Boulanger qui se posa en chef de fil d'un mouvement d'opposition où se coudoyaient patriotes exaltés, radicaux de gauche et la plupart des adversaires hostiles à la République. Cet étrange parti se voulait à la fois révisionniste et nationaliste, résumant son programme trois mots : "Dissolution, révision et Constituante". Ils plaidaient notamment pour le retour de l'élection du président de la République au suffrage universel, propositon qui effrayait les républicains, vu que c'était par ce biais qu'avait émergé l'Empire. 

En mars 1888, Boulanger, qui approchait de sa 53e année, fut mis à la retraite.

Bulletin électoral du général Boulanger

Aussitôt, ses partisans organisèrent sur son nom une sorte de plébiscite permanent en posant sa candidature partout où il y avait un siège de député à renouveler. L'argent pour cette campagne électorale lui fut fourni sans compter, surtout par les monarchistes et les bonapartistes, en une seule souscription de trois millions de francs.

En cinq mois, de mars à août 1888, Boulanger fut élu six fois de suite. Une septième élection, qui eut lieu à Paris le 27 janvier 1889 fut un éclatant triomphe et le soir même du scrutin, juste après la proclamation des résultats, on put croire que le général et ses partisans allaient se lancer à l'assaut de la présidence de la République. Mais il n'osa pas franchir le Rubicon.

Toutes les frations du parti républicain s'unirent alors pour empêcher Boulanger de transformer les prochaines élections générales en un plébiscite. Le scrutin de liste fut supprimé et les candidatures multiples interdites.

Puis, le gouvernement n'hésita pas à prendre des mesures rigoureuses contre les révisionnistes et le général Boulanger fut poursuivi sous l'inculpation de complot contre la sûreté de l'Etat et cité à comparaître devant la Haute-Cour de justice. 

Boulanger s'enfuit en Belgique et s'y fixa, après qu'il fut condamné à la déportation par contumace (14 août 1889).

Ses partisans, déconcertés, tentèrent un suprême effort lors des élections générales de septembre 1889 où ils obtinrent difficilement 44 sièges. 

 

 

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