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La Galerie de l'Histoire
27 mars 2017

La France de Calonne (1783-1787)

Calonne

Avocat général du conseil d'Artois, puis procureur au Parlement de Douai, sa ville natale, Charles-Alexandre de Calonne (1734-1802) avait pu, en tant qu'intendant à Lille en 1768, faire apprécier ses brillantes qualités d'administrateur. Il fut appelé au contrôle général des Finances, le 3 novembre 1783.

Lorsqu'il fut acculé à l'obligation d'avouer au roi un déficit croissant et que ses combinaisons furent épuisées, il présenta au Grand Conseil, le 20 août 1786, un plan remarquablement conçu, comportant le remaniement de tous les impôts dans un sens très équitable ainsi qu'un vaste projet d'emprunt.

"Mais c'est du Necker que vous me proposez, lui dit le roi, surpris.

- Sire, répondit Calonne, feignant d'oublier qu'il avait combattu son prédécesseur, on ne peut rien vous offrir de mieux."

Alors il vit se tourner contre lui tous ceux qui, jusque-là, l'avaient soutenu : la reine, à qui il était franchement antipathique, le Parlement, qui lui en voulait de son attitude hostile dans l'affaire de La Chalotais, les courtisans, dont il attaquait les privilèges financiers.

Et d'autre part, le peuple ne voyait en lui qu'un dilapidateur sans scrupules et un jouisseur endetté.

Il se flatta de faire approuver sa tactique financière par une assemblée de notables dont il demanda au roi la convocation, peut-être sur l'avis du duc d'Orléans.

Assemblée de notables 1787

Cette assemblée était composée de 144 membres, parmi lesquels on ne comptait qu'un petit nombre de non-privilégiés : tous les autres étaient choisis dans la noblesse, le clergé et la magistrature. On y remarquait la présence de quelques grands seigneurs populaires et philosophes, comme le marquis de La Fayette ou le duc de La Rochefoucauld. 

Calonne proposa, en premier lieu, un plan pour l'établissement d'assemblées provinciales, organisées conformément au système déjà proposé par Turgot. Il comptait s'appuyer sur ces assemblées formées de propriétaires fonciers et choisis dans les trois ordres pour assurer l'exécution de son programme financier.

Il entendait élever les droits de douane aux frontières, supprimer les douanes intérieures qui entravaient la libre-circulation des grains. Il unifia les tarifs de la gabelle du sel et en étendit l'application à tout le royaume. Il diminua la taille en accordant des dégrévements aux petites cotes, en attendant une réforme comptable de cet impôt. Il proposa la conversion des corvées en nature en argent. Enfin, il étendit l'impôt du timbre et substitua au vingtième une taxe physiocratique et égalitaire, la subvention territoriale, qui devait frapper tous les revenus sur le foncier, y compris ceux du domaine royal et du clergé.

C'est ce dernier projet qui souleva la protestation et l'opposition des notables.

Calonne, lâché par le conseil, succomba le 8 avril 1787 à une coalition dont faisaient partie Necker et Loménie de Brienne. Aussi prodigue de sa fortune personnelle que des deniers publics, il se retira complètement ruiné.

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