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La Galerie de l'Histoire
24 mars 2017

Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour

Marquise de Pompadour

Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, naquit à Paris en 1721. 

Elle était la fille naturelle d'un fermier général, Lenormant de Tournehem, et de la femme d'un munitionnaire aux armées, François Poisson, qui dut s'expatrier pendant huit ans à la suite d'une accusation de malversation portée contre lui par les frères Pâris, dont il était le commis. Elle avait alors neuf ans et fut confiée aux Ursulines de Poissy, d'où sa mère la retira en 1730.

Le fermier général lui fit épouser son propre neveu, Lenormant d'Etioles, fils du trésorier général des Monnaies. en 1741.

Sa beauté blanche, son admirable chevelure châtain clair, sa physionomie mobile et expressive, son intelligence, sa conversation, la firent paraître avec éclat dans le monde des financiers et des banquiers.

Le château d'Etioles était voisin de la forêt de Sénart où le roi Louis XV avait l'habitude de chasser.

Le roi, dont elle avait attiré l'attention, la retrouva au château de Versailles lors d'un bal costumé le 22 février 1745 dans la galerie des glaces. Elle eut bientôt fait de gagner les sympathies du monarque. Son mari, menacé de la Bastille et envoyé à Avignon, reçut finalement une compensation lucrative et se tint coi. Et alors commença le "règne du cotillon", comme disait Frédéric II de Prusse.

La favorite, faite marquise en 1745, puis duchesse en 1752, dame d'honneur de la reine en 1756, dominait entièrement Louis XV. Elle l'amusait par son esprit, le conduisant dans des châteaux magnifiques qu'elle avait fait construire ou aménager et ferma les yeux sur les vilenies du Parc-aux-Cerfs.

Elle gouvernait réellement la France, ne laissant approcher du roi que ses créatures, choisissant les ministres, désignant les généraux, orientant la diplomatie.

A son frère, Abel-François Poisson, marquis de Marigny, elle lui fit donner la survivance de Lenormant de Tournehem, directeur général des bâtiments royaux et son père vécut en grand seigneur.

Cette petite bourgeoise coquette et ambitieuse avait toutes les grâces, toutes les qualités, mais aussi toutes les faiblesses de la femme. L'orgueil fut le ressort de sa conduite, mais, une fois satisfaite, une fois installée à la Cour dans ce rôle de favorite, elle s'y montra pleine de tact et de mesure. Elle n'avait pas une nature vile et vindicative; elle écartait ses ennemis sans empoisonner leur disgrâce par des raffinements de dureté. Les Goncourt ont exagéré en la représantant comme un "rare exemple de laideur morale".

La "caillette du roi" ne fut pas pour autant déplacée à Versailles. 

La société de Mme Geoffrin, de Bernis, de Gontaut, l'avait familiarisée à l'art de la conversation ; celle de Crébillon, de Voltaire, de Jélyotte, avait formé, sans lui donner d'ailleurs de talent, son goût littéraire et musical. Elle aimait les arts, et les arts lui doivent beaucoup. Elle ne créa pas le style auquel on a donné son nom, mais elle refléta de la manière la plus heureuse l'évolution artistique de son temps  dans ses châteaux de Bellevue, Choisy, Menars, La Celle, Montretout, l'ermitage de Versaillaes, où elle accumulait les meubles de Boulle, les porcelaines de Saxe et autres chinoiseries. Entreprenante, elle est à l'origine de la fondation de la manufacture de Sèvres, et les écrivains comme les artistes trouvèrent auprès d'elle un constant appui.

Elle sut se maintenir à la Cour, malgré les obstacles que rencontrèrent sa passion pour le roi, son orgueil, son ambition toujours vivace. Elle sut montrer à la reine une déférence qui la toucha et n'étaient ses dépenses scandaleuses, il faudrait, somme toute, la juger avec indulgence. "Puisqu'il en fallait une, écrivit le prince de Croÿ, on était plus content de celle-là que des autres, dont on aurait craint pis."

Le jour vint où elle ne fut plus que l'amie et la confidente du roi et alors, elle joua un nouveau rôle. Elle prit un maintien grave et affecta les apparences de la dévotion. 

Elle mourut en avril 1764. Son corps fut transporté du château de Versailles jusqu'à son hôtel de la rue des Réservoirs et le surlendemain, à l'église Notre-Dame. Après l'absoute, par un orage épouvantable accompagné d'un vent terrible, le cortège se mit en marche vers Paris où elle avait demandé à être enterrée. Lorsque le convoi arriva sur la place d'armes, en face des fenêtres du château, le roi, malgré la tempête, se tint sur un balcon pour voir passer le cortège ; il le suivit silencieusement des yeux jusqu'à ce qu'il l'eût perdu de vue et en larmes, dit à Champlast, son premier valet de chambre : "Voilà les seuls devoirs que j'ai pu lui rendre".

 

 

 

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