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La Galerie de l'Histoire
24 mars 2017

Le Ministère du duc de Bourbon (1723-1725)

  • Rivalité des maisons de Bourbon et d'Orléans. La marquise de Prie.

Duc de BourbonAussitôt que parvint à Versailles la nouvelle de la mort du Régent, le duc Louis-Henri de Bourbon, chef de la maison de Condé, se présenta à Louis XV, écartant ainsi, par sa brusque intervention, toutes les concurrences et fut nommé premier ministre

La belle marquise de Prie., fille de financier, ambitieuse autant que brillante et séduisante, exerçait sur lui une influence exclusive: c'est elle qui l'avait conduit presque de force au seuil du cabinet du roi pour l'obliger à demander la succession vacante. Elle engagea le duc à continuer la politique du Régent et à suivre les conseils des frères Pâris, dont le système financier était complètement opposé à celui de Law.

Marquise de Prie

La maison d'Orléans et les princes légitimés déclarèrent une guerre acharnée au duc de Bourbon et à la marquise de Prie, qui comprit que, si ses ennemis s'emparaient de l'esprit du précepteur du jeune roi, Fleury, c'en était fait de leur influence à la cour. Or, si l'on mariait le jeune monarque, alors âgé de 16 ans, avec une princesse capable de s'emparer du coeur du roi, l'influence de l'évêque de Fréjus serait, du même coup, réduite à rien ; et si Louis XV, à peine guéri d'une fièvre inquiétante, venait à mourir prématurément, mais laissant un héritier, les ambitions dynastiques des Orléans se trouveraient ruinées.

  • Le Mariage de Louis XV (1723)

Le duc de Bourbon fit donc recueillir des renseignements et des portraits qui lui permirent de dresser une liste de 17 jeunes filles jugées dignes de prétendre à la main du roi de France. 

On songea d'abord à la princesse Anne d'Angleterre, fille du roi George, mais celui-ci refusa les ouvertures du comte de Broglie. 

La tsarine Catherine proposa spontanément la main de sa fille Elisabeth, fort éprise de Louis XV, et suggéra même l'idée de marier le duc de Bourbon avec Marie Leszczynska, fille de l'ancien roi de Pologne Stanislas, lequel vivait d'une modeste pension à Wissembourg. Mais la marquise de Prie, jugeant cette double combinaison dommageable à son propre crédit, la fit écarter et choisit pour Louis XV la fiancée que la tsarine avec destinée au duc de Bourbon. Les négociations furent vivement passées et le mariage fut célébré le 4 septembre 1725 au château de Fontainebleau.

Mariage de Louis XV

 

Dans son Journal, l'avocat Marais résuma ainsi l'opinion générale à propos de ce mariage :

"La Cour a été triste comme si on était venue hier dire que le Roi fut tombé d'apoplexie... On verra les suites d'un mariage avec la fille d'un roi qui n'est plus un roi."

Ces suites apparurent immédiatement: ce furent le renvoi de la jeune infante avec l'Espagne.

  • Premier traité de Vienne. Ligue de Hanovre (1725)

Le roi d'Espagne, Philippe V, fort irrité de l'outrage ainsi fait à sa maison et désireux de reprendre Gibraltar aux Anglais, se rapprocha de l'Empereur par l'intermédiaire de son ambassadeur à Vienne, le baron de Ripperda. Les deux souverains signèrent un traité d'alliance, le 30 mai 1725, par lequel ils se promettaient chacun un appui réciproque.

La France, isolée, rejoignit l'alliance déjà formée entre l'Angleterre, la Prusse et la Hollande pour le maintien des traités d'Utrecht.

Ainsi l'Europe se trouvait divisée en deux ligues de force égale, mais les maladresses multipliées du duc de Bourbon rompirent cet équilibre au détriment de la France.

Dès son avènement, la tsarine Catherine avait fait savoir à la France qu'elle plaçait son alliance avant toute autre et c'est pour la sceller qu'elle avait offert la main de sa fille Elisabeth. Le cabinet de Paris ayant montré son mauvais vouloir, elle se rapprocha de l'Autriche et signa avc cette dernière puissance un traité par lequel elle lui promettait de lui fournir 30 000 soldats (6 août 1726).

Une guerre européenne était sur le point d'éclater, quand le duc de Bourbon fut remplacé par Fleury, le 12 juin 1726. Les intrigues de la marquise de Prie avaient finalement échoué ; la reine avait inutilement servi auprès du roi la cause du duc de Bourbon et Louis XV était retombé sous l'influence de son précepteur qui, finalement, s'était déclaré contre la marquise.

Fleury se serait contenté de la disgrâce de la marquise de Prie, mais le duc refusa de s'en séparer et se retira en son château de Chantilly, parfaitement impopulaire car on le rendait responsable des difficultés extérieures que connaissait la France et bien que sa favorite ne paraisse pas mériter les reproches de vénalité dont on a sali sa mémoire, on accusa celle-ci, alors que sévissait la disette, de spéculer sur les grains en accord avec les frères Pâris.

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