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La Galerie de l'Histoire
7 juillet 2017

Louis XVIII. Le retour des Bourbons en France.

Louis XVIII - Son entrée à Paris 8 juillet 1815

Le 28 juin 1815, Louis XVIII revenait pour la seconde fois en France. Dans une déclaration datée de Cambrai, il promit d'élargir les bases de la "Charte" mais demanda aussi aux Chambres le châtiment de ceux qu'il rendait responsables des Cent-Jours.

Il fit son entrée solennelle dans Paris le 8 juillet 1815 et le lendemain, il formait un ministère présidé par Talleyrand. L'ex-conventionnel régicide Fouché, ancien ministre de Napoléon mais qui avait oeuvré au retour du Roi, reçut le portefeuille de la Police. Chateaubriand, dans ses Mémoires, raconte qu'il ne vit pas sans stupeur Talleyrand au bras de Fouché, "le vice appuyé sur le crime", se diriger vers le cabinet du Roi afin d'y prêter serment.

Prussiens 1815

La France était encore occupé par les Alliés. Ils s'y comportaient en maîtres, notamment à Paris, rançonnée, ligotée par Blücher et son acolyte Muffling. Les Prussiens exigeaient d'ailleurs la destruction du pont d'Iéna ; Louis XVIII s'y opposa mais il ne put empêcher en revanche la spoliation de nombreux chefs-d'oeuvre du patrimoine national, opérée sous prétexte de restitution aux divers Etats européens.

L'ancienne armée impériale, qu'on avait éloignée de Paris, inquiétait encore les Bourbons et les Alliés : les journaux royalistes traitaient avec mépris de "brigands de la Loire", ces soldats en guenilles restés fidèles à l'Empereur jusqu'au bout et qui se dispersaient dans les bourgades du Limousin, de l'Auvergne et du Quercy.

  • Les élections de 1815. Premier ministère du duc de Richelieu (1815-1818)

Une nouvelle Chambre fut élue le 22 août 1815 au suffrage censitaire et porta au pouvoir une majorité de députés ultra-royalistes. La conséquence immédiate de ces élections fut l'éloignement de Talleyrand et de Fouché. En effet, les ultras ne pouvaient admettre le maintien au pouvoir d'un évêque marié et défroqué et d'un traître régicide.

Duc de Richelieu

Louis XVIII appela donc à la présidence du conseil, le 26 septembre, le duc Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu, un ancien émigré passé au service de la Russie et qui avait été gouverneur de la ville d'Odessa. Le tsar Alexandre l'honorait d'une sympathie particulière et ce fut sur son invitation pressante que le duc de Richelieu accepta la mission que lui confiait le Roi.

Le premier acte du gouvernement de Richelieu fut de négocier un nouveau traité avec les Alliés. Celui-ci fut signé le 20 novembre 1815. Il fut beaucoup plus rude et plus sévère que celui de 1814. Les Alliés exigeaient - et obtinrent - la cession d'importantes places fortes dans l'Oise, la Sarre, les Vosges et le Doubs ; ils réclamaient aussi le paiement d'une lourde indemnité de guerre, la restitution du département du Mont-Blanc au roi de Piémont-Sardaigne et l'occupation, pendant au moins trois ans, des départements frontaliers par une armée entretenue aux frais du gouvernement français.

"Je viens de signer un traité pour lequel je devrais porter ma tête sur l'échafaud", disait le duc de Richelieu.

  • La Terreur Blanche

Le début de cette seconde Restauration fut marquée par des actes de vengeance contre tous ceux qui avaient fait défection pendant les Cent-Jours.

Dès le 24 juillet 1815, deux listes de proscription furent dressées et signées par Fouché. L'une traduisait devant un conseil de guerre 19 généraux ou officiers, l'autre désignait pour le bannissement 38 hauts dignitaires.

Exécution du maréchal Ney - Léon Gérôme

La plupart de ceux qui furent mis en accusation furent condamnés à mort et exécutés ; le colonel Labédoyère à Paris, les frères Faucher, dits les "Jumeaux de la Réole", à Bordeaux, le général Chartran à Lille ou encore le général Mouton-Duvernet à Lyon sans oublier l'éxécution du Maréchal Ney à Paris.

En Indre-et-Loire, au village de Luynes, on procéda à des arrestations qui motivèrent la fameuse "pétition aux deux Chambres" de Paul-Louis Courier. Dans la Sarthe, au village de Lude, des gardes nationaux étaient massacrés par la population.

Mais c'est dans le Languedoc que les passions politiques et religieuses atteignirent leur paroxysme.

Verdet

Des bandes de royalistes armés et portant une cocarde verte, d'où leur nom de "verdets", parcouraient les campagnes en traquant et s'acharnant sur tous les sympathisants bonapartistes, les républicains et les protestants.

A Toulouse, les Verdets tinrent même les représentants du pouvoir en échec mais, impuissants à faire plier à leurs exigences le général Ramel, gouverneur de la place, ils l'assassinèrent. A Marseille, onze républicains et treize mamelouks ramenés d'Egypte par Bonaparte furent massacrés par la foule. Le général Lagarde à Nîmes, le maréchal Brune à Avignon périrent également de mort violente.

Une commission fut instituée pour examiner le cas des officiers de tout grade ayant servi sous Napoléon. Le duc Decazes, ministre de la Police, présenta un projet de loi autorisant le gouvernement à détenir sans jugement tout individu arrêté comme prévenu de crime contre la personne ou l'autorité du Roi (29 octobre).

Le 9 novembre, une loi punissait de la peine de déportation les cris séditieux.

Terreur Blanche (arrestation)

Enfin, par la loi du 4 décembre 1815, fut instituée, dans chaque département, une cour prévôtale. Elle avait pour but de procéder contre toute personne, rebelle ou non, mais reconnue coupable d'avoir arboré une cocarde tricolore, d'avoir publié des écrits ou tenus des propos séditieux ou d'avoir excité la population à la désobéissance. La sentence était sans apel et exécutoire dans les vingt-quatre heures. Elle permit d'envoyer à l'échafaud ou aux galères un grand nombre de personnes considérées comme "indésirables".

Mais, estimant que cette politique de vengeance allait trop loin, le duc de Richelieu présenta au Roi une loi d'aministie qu'il promulgua le 12 janvier 1816.

La Bourdonnaye

Le comte François-Régis de La Bourdonnaye, qui siégeait sur les bancs des ultras, proposa d'exclure du bénéfice de cette loi ceux qui avaient accepté d'exercer une charge pendant les Cents-Jours, les officiers généraux qui s'étaient rapprochés de Napoléon au retour de l'île d'Elbe ainsi que tous les conventionnels régicides. Fouché fut destitué de son poste d'ambassadeur à Dresde ; Carnot s'exila à Magdeburg ; le peintre David, Cambon et Siéyès quittèrent la France.

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