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La Galerie de l'Histoire
7 juillet 2017

L'intervention française en Espagne (1823)

Chateaubriand (2)

Lors du congrès de Vérone, en 1822, les représentants de la France, qui venait d'adhérer à la Sainte-Alliance, proposèrent d'intervenir directement en faveur du roi d'Espagne Ferdinand VII malmené dans son pays à la suite d'une révolution libérale.

L'écrivain et mémorialiste Chateaubriand, qui occupait alors le poste de ministre des Affaires étrangères, était favorable à cette intervention même si cela allait à l'encontre des consignes données par Louis XVIII qui voulait à tout prix éviter d'engager la France dans une guerre. Toutefois, l'opinion du ministre finit par l'emporter.

Jacques-Antoine Manuel

A la Chambre, lors de la discussion des crédits extraordinaires qu'on allouerait à cette entreprise, qui eut lieu le 4 mars 1823, le principe d'intervention fut énergiquement combattu par l'opposition libérale, notamment les avocats Royer-Collard et Jacques-Antoine Manuel. Ce dernier s'écria :

"Vous voulez sauver les jours de Ferdinand ! ... Eh quoi ! Messieurs, auriez-vous donc oublié que c'est parce que les Stuarts cherchaient un appui à l'étranger qu'ils furent renversés du trône ; que ce fut parce que les puissances étrangères entrèrent en France que Louis XVI fut décapité ! Ai-je besoin de vous dire que les dangers de la famille royale devinrent plus grands lorsque la France révolutionnaire sentit qu'elle avait besoin de se défendre par une forme nouvelle, par une énergie toute nouvelle !"

Les propos du député Manuel furent aussitôt interprétés comme une apologie du régicide, un tumulte violent s'éleva dans l'Assemblée et Manuel fut expulsé manu militari. La plupart de ses collègues libéraux, par esprit de solidarité, quittèrent la salle des séances tout en déclarant qu'ils refusaient de siéger tant que le député Manuel n'aurait pas repris l'exercice de son mandat.

Les crédits furent toutefois votés par la majorité seule.

Franchissement de la Bidassoa 6 avril 1823

Le 6 avril 1823, l'armée du général Guilleminot entra en campagne. Elle franchit la Bidassoa et parvint sans difficultés jusque sous les murs de Madrid d'où les Cortès s'étaient retirées, en emmenant avec elles le roi Ferdinand jusqu'à Séville, puis Cadix où elles déclarèrent ce monarque déchu du trône pour cause d'aliénation mentale.

Prise du Trocadero 30 aout 1823

Les troupes françaises attaquèrent les formidables batteries de l'île de Léon ; la presqu'île du Trocadéro, qui défendait l'accès à la ville de Cadix, fut emportée d'assaut le 30 août par le général Bourdesoulle, malgré les efforts, en face, du général Garcès ; Cadix se soumit le 3 octobre.

Ferdinand VII fut rétabli dans tous ses droits. Mais ses excès de pouvoir indignèrent même Chateaubriand qui, pourtant, avait voulu son rétablissement pour éviter un bain de sang en Espagne.

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