La conspiration de Chalais (1626-1627)

Louis XIII avait projeté pour son frère, Gaston d'Orléans, un mariage avec Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier : ce projet souleva une véritable tempête dans ce que l'on appelait le "parti de l'aversion", rassemblant tous ceux qui, pour faire échec à la politique du cardinal de Richelieu, escomptaient marier le frère du roi avec une princesse étrngère.

L'ancien gouverneur du duc d'Orléans, le maréchal d'Ornano, lequel avait été nommé à son poste pour mieux faciliter le mariage et qui avait trompé l'attente du cardinal, fut embastillé, non sans soupçon de mort violente, le 27 septembre 1626. 

Cette arrestation troubla un moment les conjurés mais ne les arrêta pas. Henri de Talleyrand, comte de Chalais, ami d'enfance de Louis XIII et qui avait rejoint le "parti de l'aversion", entra dans le complot formé contre la vie du cardinal de Richelieu, s'engageant même à porter le premier coup. Mais dissuadé d'agir par le commandeur de Valençay, il révéla tout à Richelieu, lui promettant d'emmener Gaston à Nantes et de lui faire épouser Mme de Montpensier. Cependant, cédant aux incitations de la duchesse de Chevreuse qui voulait, disait-elle, "tuer la bête au gîte", il se rangea de nouveau du côté des conspirateurs et prépara avec Gaston un plan de rébellion armée.Il fut trahi par son rival auprès de la duchesse, le comte de Louvigny, qui dévoila le complot.

Les Vendôme furent enfermés au château d'Amboise (12 juin 1627) ; le comte de Soissons se retira en Savoie ; la duchesse de Chevreuse fut forcée de quitter la Cour. Quant au comte de Chalais, il fut condamné à mort par une commission extraordinaire du Parlement de Rennes et décapité en août 1627. Un bourreau d'occasion frappa plus de trente coups avant que la tête du malheureux pût être séparée du corps ; au vingtième, Chalais se plaignait encore.

Gaston se décida à épouser Mme de Montpensier dont il eut une fille, Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, dite la Grande-Mademoiselle.