Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Galerie de l'Histoire
5 juillet 2017

Louis XVI : les débuts prometteurs d'un jeune roi de 20 ans

Louis XVI jeune

Peu après son avènement, Louis XVI adressa, le 11 mai 1774, depuis le château de Choisy, une lettre au vieux comte de Maurepas afin de bénéficier de son expérience pour bien conduire sa mission :

"Dans la juste douleur qui m'accable et que je partage avec tout le royaume, j'ai de grands devoirs à remplir ; je suis Roi et ce nom renferme toutes mes obligations, mais je n'ai que vingt ans et je n'ai pas toutes les connaissances qui me sont nécessaires : de plus, je ne puis voir aucun ministre, tous ayant vu le Roi dans sa dernière maladie. La certitude que j'ai de votre probité et de votre connaissance profonde des affaires m'engage à vous prier de m'aider de vos conseils. Venez donc le plus tôt qu'il vous sera possible et vous me ferez grand plaisir."

Louis XVI désirait que le deuil fût de 8 mois, par déférence pour son grand-père, mais, cédant aux instances du sieur Pernon, un négociant de Lyon pour qui cette durée nuirait à ses affaires, le jeune souverain, finalement, raccourcit la période de deuil d'un mois.

  • Comment Marie-Antoinette, jeune reine de France, obtint de Louis XVI le Petit-Trianon :

Marie-Antoinette jeune

Marie-Antoinette qui, alors qu'elle n'était encore que jeune Dauphine, avait témoigné son désir d'avoir une maison de plaisance bien à elle, réitéra son souhait une fois devenue reine de France. Louis XVI, qui en fut instruit, lui déclara :

"Madame, je suis en état de satisfaire à présent votre goût. Je vous prie d'accepter, pour votre usage particulier, le grand et le petit Trianon. Ces beaux lieux ont toujours été le séjour des favorites et des rois, conséquemment ce doit être le vôtre."

La Reine fut très sensible à ce cadeau mais plus encore au compliment galant par où l'offre en a été terminée. Elle répondit à son époux, en riant, qu'elle acceptait le Petit Trianon, à condition qu'il n'y vienne que lorsqu'il serait invité.

  • Nouvelle cour, nouveau style :

Jardins de Marly

La jeune cour s'amusait beaucoup au château de Marly de choses toutes simples et peu dispendieuses. Par exemple, Marie-Antoinette tenait absolument à conduire elle-même son cabriolet et elle s'y exerça effectivement avec beaucoup de grâce. Pour ses promenades dans les allées du parc, elle n'était précédée que d'un simple officier de ses gardes du corps. Ce spectacle d'ailleurs ne manqua pas d'étonner ni de faire jaser toutes les vieilles rombières de la Cour qui n'avaient encore jamais vu une reine piloter elle-même son cabriolet.

Le marquis de Caraman, amateur de botanique, et qui se piquait d'avoir beaucoup de goût en cette matière, se proposa à la Reine pour arranger son jardin au Petit-Trianon. La jeune souveraine accepta la proposition avec enthousiasme surtout après qu'elle eût visité le jardin du marquis à Paris et qu'elle en fut tombée sous le charme.

Lorsque Louis XVI faisait part de son intention de passer une semaine à Marly ou à Choisy, on lui demandait alors, selon l'usage, quels invités il souhaitait nommer pour être du voyage. A cela, Louis XVI répondait : "Mettez sur la liste ceux qu'il vous plaira, tous me sont égaux, pourvu qu'ils soient au-dessus de trente ans ; je suis las de voir des jeunes gens."

Une réponse qui témoigne de la singulière maturité d'esprit dont faisait preuve ce souverain qui n'avait lui-même que 20 ans.

Marie-Antoinette en traineau

Marie-Antoinette aimait beaucoup les promenades en traîneau sur la neige pendant l'hiver. Aussi profita-t-elle des circonstances d'un hiver 1774 particulièrement rigoureux pour se livrer à cet exercice dans le parc enneigé du château de Versailles. L'écuyer qui la conduisait ayant chuté et les chevaux qui, déjà très vifs, ne sentaient plus les guides, commencèrent à s'emballer lorsque la Reine, alerte et légère, se saisit aussitôt des rênes avec beaucoup de dextérité et se rendit maîtresse de coursiers jusqu'à ce qu'elle put avoir du secours.

Revenus de leur frayeur, les témoins de cette scène n'eurent de cesse de louer le courage admirable dont fit preuve cette jeune reine de 19 ans.

Opéra de Versailles

Le 10 janvier 1775, Marie-Antoinette se rendit à l'Opéra du château de Versailles. Elle y était incognito, puisqu'il n'y avait point tout l'appareil d'ordinaire exigé pour sa présence dans la grande loge. Elle s'était mise aux secondes. Néanmoins, on lui rendit les honneurs indispensables ; ainsi, le maréchal de Brissac, gouverneur de Paris et le maréchal de Biron, commandant de la garde de l'Opéra, l'accueillirent à la portière de son carrosse. Ceux-ci, munis de flambeaux, précédèrent et éclairèrent la Reine jusqu'à sa loge. Elle était accompagnée de ses deux beaux-frères, le comte d'Artois et le comte de Provence avec son épouse. En arrivant, elle fut reçue avec les plus vives et les plus sincères acclamations de joie de la part du public. Marie-Antoinette y répondit par trois révérences. Madame l'imita ; Monsieur fit les siennes et le comte d'Artois, prenant ensuite sa place, accomplit le même cérémonial. 

La représentation s'exécuta avec la plus grande perfection. A la scène III du second acte, le sieur Le Gros, tenant le rôle d'Achille, modifiant les vers qu'il devait réciter, chanta : "Célébrons notre Reine, etc." ; aussitôt, tous les yeux se fixèrent sur la loge où se tenait Marie-Antoinette. Le couplet terminé, on le répéta une seconde fois. La jeune reine, très émue, ne put contenir sa reconnaissance à la vue de pareilles louanges et l'on vit des larmes de joie perler de ses yeux.

Bal de l'Opéra 30 janvier 1774

Lorsque la Reine sortit de l'Opéra, l'allégresse du public n'en fut pas moins éclatante. Une foule la suivit autant qu'elle le put en poussant des cris d'allégresse : "Vive la Reine !" etc.

 

Publicité
Commentaires
La Galerie de l'Histoire
Publicité
Archives
Publicité