Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Galerie de l'Histoire
6 juillet 2017

La journée du 20 juin 1792

Journée du 20 juin 1792

Les revers subis par l'armée dans le Nord, le renvoi des ministres girondins et le refus du Roi de sanctionner les décrets de l'Assemblée provoquèrent la journée d'émeute du 20 juin 1792. 

Les ministres disgrâciés soulevèrent une poignée d'exaltés dans les faubourgs et marchèrent sur l'Assemblée pour exiger du Roi l'observation scrupuleuse de ses obligations constitutionnelles. En sortant du jardin des Tuileries, une bande d'ivrognes armés, conduits par le brasseur Santerre, envahirent le Carrousel et pénétrèrent dans la cour du château.

Louis XVI se trouvait dans son cabinet, n'ayant à côté de lui que le vieux maréchal de Mouchy, quelques serviteurs et des officiers dévoués de la Garde Nationale. La porte allait céder aux coups de hache ; Louis XVI, calmement, donna l'ordre de l'ouvrir. Le boucher Legendre entra, lut une pétition qui demandait la sanction des décrets. "Ce n'est ni la forme ni le moment de l'obtenir, répondit Louis XVI, mais je ferai tout ce qu'exigera de moi la Constitution."

Louis XVI et les excités du 20 juin 1792

Puis, le Roi se prêta de bonne grâce aux désirs ridicules et puérils de cette bande d'excités qu'il avait en face de lui, pensant que cela les calmerait. On lui présenta un bonnet rouge au bout d'une pique, qu'il mit sur sa tête et but un verre de vin à la santé du peuple. Cela les calma, en effet.

Arriva alors Jérôme Pétion de Villeneuve, maire de Paris, qui, faisant écarter la foule, s'approcha du Roi en lui disant : "Ne craignez rien, Votre Majesté, vous êtes au milieu du peuple !" Louis XVI, lui prenant la main, la posa sur son coeur : "Sentez, monsieur, lui dit-il, s'il bat plus vite qu'à l'ordinaire".

Sur le conseil du maire, la foule défila entre deux haies de Gardes Nationaux devant le Roi, qui conserva le plus grand sang-froid, puis devant la Reine et le Dauphin. Le château ne fut toutefois totalement évacué que dans la soirée.

Le marquis de La Fayette arriva à Paris huit jours plus tard et apprenant ce qu'il s'était passé pendant son absence, demanda à l'Assemblée que les instigateurs de cette émeute fussent poursuivis. Il n'obtint que les honneurs de la séance. Ses offres à la Cour ne furent pas mieux accueillies : "Le meilleur conseil à donner à M. de La Fayette, dit Louis XVI, est de servir toujours d'épouvantail aux factieux, en faisant bien son métier de général".

Publicité
Commentaires
La Galerie de l'Histoire
Publicité
Archives
Publicité