La question paysanne en 1789

Les Français à cette époque étaient un peuple de paysans. 9/10e des habitants vivaient aux champs, du travail de la terre. Et contrairement à une idée répandue, le servage, qui existait encore en Europe centrale et orientale, avait à peu près disparu en France. Les paysans français étaient majoritairement des hommes libres. Certains d'entre eux étaient même propriétaires ; mais les charges fiscales étaient très lourdes et leurs champs peu étendus, morcelés et mal cultivés.

Ils devaient au Roi des impôts directs (taille, capitation, vingtième) et des impôts indirects (gabelles et aides) ; ils étaient astreints à une forme de conscription en temps de guerre en fournissant des hommes à la milice et ils devaient des heures de service pour l'entretien des chemins et des bâtiments publics.

En outre, ils devaient encore au curé la dîme et au seigneur local des droits féodaux.

A côté de ces paysans, nous trouvons une majorité de fermiers, métayers ou journaliers : ceux-ci vivaient sur le domaine que s'était réservé le seigneur en lui payant un loyer en argent ou en vendant leurs bras comme simples ouvriers agricoles.

Tout le voeu des paysans, au moment de la rédaction des cahiers de doléances en 1789, était : 1/ ne plus payer de droits féodaux pour la plupart obsolètes et 2/ devenir propriétaires.