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La Galerie de l'Histoire
27 juin 2017

La conquête du Tonkin et la guerre franco-chinoise (1883-1885)

Francis GARNIER

La conquête du Tonkin par la France sur la conséquence des explorations menées par le lieutenant de vaisseau Francis Garnier. Il pensait que le Mékong serait une magnifique voie d'accès vers les riches provinces chinoises du sud, notamment le Yunnan. Mais, en remontant le fleuve, il le trouva coupé de rapides en amont et reporta dès lors ses espérances sur Song Hong (Fleuve Rouge) qui traversait le Tonkin.

Sur ses indications, un marchand intrépide, Jean Dupuis, tenta un premier voyage qui fut un succès. Mais lorsqu'il voulut entreprendre un second voyage, les mandarins lui barrèrent la route.

Mort de Francis Garnier 21 décembre 1873

Garnier fut alors envoyé de Cochinchine pour lui venir en aide. N'ayant pu déterminer les Annamites à livrer le passage, il attaqua la citadelle de Hanoï avec seulement 175 hommes et l'enleva aux 7000 Annamites qui y tenaient garnison. Puis il occupa toutes les places du delta avant de trouver la mort peu après dans une embuscade, le 21 décembre 1873.

La France sortait à peine de la guerre de 1870 et les dernières troupes allemandes venaient seulement d'évacuer son territoire : on ne voulut pas courir le risque d'une guerre en Indochine. Aussi, en 1874, par la conclusion du traité de Saïgon, la France rendit le delta à l'empereur d'Annam. Toutefois, en contrepartie, celui-ci s'engageait à ouvrir le fleuve Song Hong au commerce français et à aligner sa politique extérieure sur celle de la France.

Cet engagement ne fut pas tenu.

Les Pavillons Noirs

En 1881, un petit corps de 600 hommes fut envoyé de Cochinchine, sous les ordres du commandant Henri Rivière et pour la seconde fois, la France se rendait maître du delta. Aussitôt l'empereur d'Annam se rappela les liens vassaliques qui le rattachaient à l'empereur chinois et lui demanda secours. En même temps, il appelait à l'aide les Pavillons Noirs, d'anciens rebelles chinois devenus mercenaires.

- La guerre franco-chinoise (1883-1885)

Le 19 mai 1883, troupes régulières chinoises et Pavillons Noirs envahirent le Tonkin ; de là, il s'ensuivit une guerre menée par la France à la fois contre l'Annam et contre la Chine.

La guerre contre l'Annam fut rapidement terminée. En effet, l'amiral Anatole Courbet força l'entrée de la rivière de Hué avec son escadre et contraignit l'empereur à signer la paix dans sa propre capitale, Hanoï, le 20 août 1883 : l'Annam cédait le Tonkin et passait sous protectorat français.

Mais le conflit avec les Chinois dura encore près de deux ans.

Il avait paru toutefois se terminer précocement : après la prise de Son-Tay, qui nécessita trois jours de combat (14 au 16 décembre 1883), un traité de paix fut négocié et signé à Tien-Tsin, le 11 mai 1884. Les Chinois s'engageaient, par ce traité, à évacuer le Tonkin. Mais quand, en vertu des clauses actées, les Français voulurent occuper la citadelle de Lang-Son, ils furent traîtreusement accueillis par les troupes chinois à Bac-Lé le 23 juin 1884.

La guerre entre la France et la Chine reprit.

Fou Tchéou 1884

Le 23 août 1884, l'escadre de l'amiral Courbet détruisit la flotte chinoise dans le port de Fu-Tchéou (Fuzhou) ; sur terre, les 600 fusiliers du commandant Dominé défendirent courageusement la citadelle de Tuyan-Quan où pendant trois mois (décembre 1884-mars 1885), ils repoussèrent les assauts de 15 000 Chinois.

Dernier acte de cette guerre, l'affaire dite de Lang-Son (28 mars 1885) où le général de Négrier, avec une brigade de moins de 4000 hommes, attaqué par 20 000 Chinois, parvint à les repousser mais perdit la vie, touché par une balle en pleine poitrine. Son officier en second qui le remplaça manqua de sang-froid, ordonnant une retraite précipitée et envoyant des messages affolés à Paris qui laissaient croire à un désastre alors qu'en réalité les Chinois commençaient à se retirer en toute hâte.

Cette fausse "déroute de Lang-Son" entraîna, à Paris, le renversement du ministère Ferry mais n'empêcha pas la Chine de poursuivre les négociations de paix engagées auparavant. Elles aboutirent à la signature du second traité de Tien-Tsin, le 9 juin 1885, par lequel la Chine abandonnait le Tonkin et reconnaissait le protectorat de la France sur l'Annam.

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