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La Galerie de l'Histoire
3 juillet 2017

La guerre de Crimée (1854-1856)

Eupatoria

L'Angleterre et la France, soucieuses de préserver l'équilibre européen, intimèrent l'ordre à la Russie d'évacuer les provinces moldo-valaques (Roumanie) qu'elle venait d'occuper ; la Russie refusa de s'exécuter. Le 12 mars 1854, les gouvernements français et anglais déclarèrent la guerre à la puissance russe après avoir signé une alliance avec le Sultan.

  • Débarquement d'Eupatoria

Du 10 au 19 septembre 1854; à Eupatoria, 356 navires débarquèrent : 21 000 Anglais, 30 000 Français, 6000 Turcs, soit en tout 57 000 hommes et plusieurs milliers de chevaux ; 126 canons de campagne, 125 pièces de siège, des vivres et des fourrages pour plus d'un mois, 1300 gabions, 24 000 fascines, 180 000 sacs à terre, etc.

Ce fut le plus gros débarquement de l'histoire jamais entrepris dans l'histoire avant l'opération Overlord du 6 juin 1944.

Bataille de l'Alma 20 septembre 1854

peine débarqués, les Alliés trouvèrent devant eux, leur barrant l'accès du plateau de Chersonèse ou s'élève Sébastopol, les troupes russes commandées par le général Menchikov. L'audace des zouaves du général Bosquet qui, après avoir franchi la rivière de l'Alma à son embouchure, escaladèrent à l'extrême gauche ennemie des escarpements réputés inaccessibles, donna la victoire aux Alliés et leur ouvrit la route de Sébastopol (20 septembre).

Dès lors, une attaque-éclair aurait sans doute livré Sébastopol aux Alliés. Mais, au lendemain de la bataille de l'Alma, le maréchal de Saint-Arnaud, qui commandait les forces françaises, décéda du choléra ; d'autre part, le chef des troupes britanniques, Lord Raglan, était du genre temporisateur. Aussi, les Russes eurent le temps d'organiser leurs défenses stratégiques.

Siège de Sébastopol

Français et Anglais durent entreprendre d'immenses travaux de siège : ils creusèrent près de 80 km de tranchées, mirent en batterie plus de 800 bouches à feu, portèrent leurs effectifs à près de 150 000 hommes. Il leur fut cependant impossible de bloquer entièrement la place de Sébastopol qui, laissée libre au Nord, ne cessa tout au long du siège d'être ravitaillée en hommes, munitions et vivres.

A trois reprises, les armées russes, manoeuvrant sur les arrières des coalisés, tentèrent de contraindre ces derniers à lever le siège. Les trois tentatives faites à Balaklava (20 octobre 1854), à Inkermann (5 novembre 1854) et au pont de Traktir (16 avril 1855) - où s'illustre particulièrement une compagnie piémontaise - furent toutes repoussées.

Bataille d'Inkermann

La bataille d'Inkermann fut certainement la plus sanglante. L'armée anglaise, surprise avant l'aube dans le brouillard par des troupes russes montant les ravins, aurait été écrasée si son héroïque ténacité n'avait facilité l'entrée en ligne des Français qui, vers onze heures, rejetait les troupes russes en bas des crêtes. Les Anglais y perdirent 12 000 hommes sur 36 000 engagés.

Général Aimable Pélissier

Le siège traîna en longueur plusieurs mois d'affilée en raison d'un hiver très rude mais aussi faute d'un commandement unique pour les armées alliées. Enfin, parce que le général Canrobert, qui avait succédé à Saint-Arnaud, était trop ménager du sang de ses hommes. Tout changea lorsqu'en mai 1855 le commandement l'armée française fut confié au général Aimable Pélissier, plus énergique et obstiné.

  • Malakoff

Bataille du Mamelon vert

La clef de la défense était le fort de Malakoff, situé au sommet d'un mamelon et couvert à un kilomètre en avant par un autre ouvrage de terre : le Mamelon-Vert. Le 7 juin 1855, sous l'impulsion du général Pélissier, les Français enlevèrent le Mamelon-Vert.

Enhardis par ce succès, les Alliés tentèrent un assaut général dès le 18 juin. Mal engagée, mal conduite, l'affaire échoua en coûtant la vie à près de 6000 hommes. On en revint alors au siège méthodique. Il fallut encore aux Français, partant du Mamelon-Vert, trois mois de travaux pour approcher à 20 km de Malakoff.

Prise de Malakoff 8 septembre 1855

Le samedi 8 septembre 1855, après trois jours d'un bombardement intensif, l'assaut fut donné, vers midi, par 50 000 hommes. Il fut partout repoussé et les Anglais subirent les plus terribles pertes au Grand-Redan. Mais le fort de Malakoff fut enlevé en 25 minutes par la division du général Mac-Mahon. Les retours offensifs des Russes, qui se renouvelèrent désespérement pendant quatre heures, ne parvinrent pas à l'en déloger.

Malakoff tombé, Sébastopol ne pouvait plus être défendue. Les Russes l'évacuèrent au cours de la nuit non sans avoir fait sauter tous les bastions et incendié tous leurs navires dans la rade.

  • Le traité de Paris

Au milieu du siège de Sébastopol, le tsar Nicolas Ier mourut le 2 mars 1855. Son fils et successeur, Alexandre II, demandait la paix. 

Congrès de Paris

Sur les instances de Napoléon III et contre le gré de la reine Victoria et des Anglais qui voulaient une revanche du Grand-Redan, on négocia un traité de paix. Un congrès s'ouvrit à Paris, du 25 février au 30 mars 1856, sous la présidence du comte Walewski, ministre des Affaires étrangères.

La Russie céda la Bessarabie à la Moldavie ; la mer Noire fut neutralisée : il y était interdit pour la Russie et la Turquie d'entretenir une flotte de guerre et de construire des arsenaux.

Les provinces moldo-valaques (Roumanie), ainsi que la Serbie, obtinrent des privilèges garantis désormais par les grandes puissances européennes.

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