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La Galerie de l'Histoire
27 juin 2017

Gabrielle d'Estrées (1573-1599)

Gabrielle d'Estrées

Fille d'Antoine d'Estrées, grand maître de l'artillerie et de Françoise Babou de la Bourdaisière, elle avait deux frères, dont l'un, le marquis de Coeuvres, devint maréchal d'Estrées et trois soeurs, parmi lesquelles la trop célèbre abbesse de Maubuisson que ses débordements firent déposer en 1618.

C'est en 1590 que le duc de Bellegarde fit connaître cette jeunette âgée de 16-17 ans au roi Henri IV, qui bataillait alors aux environs de Rouen. 

"Elle était blanche et blonde, a écrit d'elle Sainte-Beuve, elle avait les cheveux blonds et d'or fin, relevés en masse ou mi-crêpés par les bords, le front beau, l'entr'oeil large et noble, le nez étroit et régulier, la bouche petite, souriante et purpurine, la physionomie engageante et tendre, un charme répandu sur les contours. Ses yeux étaient de couleur bleue et d'un mouvement prompt, doux et clair. Elle était complètement ferme dans ses goûts, dans ses ambitions, sans ses défauts mêmes. D'un esprit gentil et gracieux, elle avait surtout un naturel parfait, rien de savant ; le seul livre qu'on ait trouvé dans sa bibliothèque était son livre d'Heures."

Henri IV la revit à Chartres en 1592. Il la maria à Nicolas d'Amerval, seigneur de Liancourt, mais elle abandonna son mari pour venir à la cour. Après la naissance de César, duc de Vendôme, elle obtint de l'officialité d'Amiens un jugement annulant son mariage.

Son crédit était alors sans limites ; le Roi l'honorait publiquement des plus grands égards mais les Parisiens la détestaient pour son luxe qui contrastaient avec la misère des premières années du règne.

Henri IV ne la trouvait jamais assez parée.

Ce fut elle qui engeagea le Béarnais à abjurer le protestantisme. Elle n'aspirait à rien moins qu'au trône de France et elle espérait que le Roi, une fois catholique, obtiendrait l'annulation de son mariage avec Marguerite de Valois. Le 23 juillet 1598, sur le point d'abjurer, il lui écrivit de Saint-Denis qu'il ferait, le dimanche 25, le "saut périlleux".

Henri IV attaqué par Jean Chatel

Titrée marquise d'Etrées, elle demeurait en son hôtel, situé rue du Coq à Paris, à proximité du Louvre. C'est là que, le 27 novembre 1594, à son retour d'Amiens, Henri IV fut frappé par Jean Châtel. Il entrait botté dans la chambre de sa favorite, au milieu d'une foule de courtisans, lorsque l'assassin lui porta un coup de couteau en direction de sa gorge, Henri se baissait pour saluer les gentilshommes et le coup atteignit seulement la lèvre supérieure et ne lui coupa que la gencive.

A cette occasion, d'Aubigné lui tint ce propos fameux :

"Sire, Dieu, que vous n'avez encore délaissé que des lèvres, s'est contenté de les percer ; mais quand le coeur le niera, il reniera le coeur."

Gabrielle gagnait chaque jour de l'influence lorsqu'une mort foudroyante l'emporta, le jeudi saint 8 avril 1599 à l'âge de 25 ans, à l'hôtel du financier Zamet qui, ce jour-là, la recevait à dîner. Elle fut prise tout à coup d'apoplexie et expira quelques heures plus tard dans d'affreuses convulsions. Cette mort étrange excita bien des soupçons ; le chroniqueur Sismondi laisse supposer que Gabrielle fut empoisonnée par le Grand-Duc de Toscane, oncle de Marie de Médicis, dont on négociait à cette époque le mariage avec Henri IV.

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