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La Galerie de l'Histoire
29 mars 2017

Angleterre. - la Guerre des Deux-Roses (1453-1485)

Richard d'York

Après la guerre de Cent-Ans, ce fut au tour de l'Angleterre d'être déchirée par une longue guerre civile. L'orgueuil national, si cruellement blessé, se cherchait un vengeur : il le trouva dans la personne de Richard d'York, descendant par sa mère du roi Edouard III.

A ce prince se rallièrent les principales familles de la noblesse anglaise et parmi elles, le puissant comte de Warwick.

Les partisans de Richard d'York arboraient dans leurs armes une rose blanche et ceux restés fidèles au roi Henri VI et aux Lancastre, une rose rouge : d'où le surnom de la "guerre des Deux-Roses".

En 1460, le duc d'York prit prétexte de la nomination du comte de Somerset, le vaincu de Formignies, au conseil privé du roi pour donner le signal de la révolte. Il défit l'armée royale à Saint-Albans, puis à Northampton, prit le titre de Lord-Protecteur et se fit prclamer par le Parlement héritier présomptif du trône.

Bataille de Wakefield

Mais Marguerite d'Anjou, l'épouse du roi Henri VI, mentalement aliéné, n'était pas prête d'abandonner la régence à ce personnage : elle réunit ses partisans et vint défier le duc d'York au pont de Wakefield. Ce dernier accepta le combat, malgré la faiblesse numérique de ses forces et fut tué. Sa tête, ornée sur ordre de la reine d'un diadème de papier, fut plantée sur les murailles de ville d'York.

Ruthland, son fils, à peine âgé de douze ans, fuyait avec son gouverneur lorsqu'il fut arrêté au moment où il s'apprêtait à franchir la rivière. L'enfant tomba à genoux, suppliant qu'on le laissât en vie.

"Ton père a tué mon père, s'écria lord Clifford, il faut que tu périsses aussi, toi et les tiens !" et il lui trancha la gorge.

Edouard IV

Malgré les victoires des Lancastre, Londres restait fidèle à la Maison d'York. L'autre fils de ce duc fut d'ailleurs accueilli dans cette ville au milieu des acclamations d'une foule enthousiaste. C'était un beau jeune homme de vingt ans qui plaisait aux femmes. Le comte de Warwick profita de cette popularité pour le faire proclamer roi, sous le nom d'Edouard IV (1461).

Les partisans du roi Henri VI ne baissèrent pas les armes et en 1463, ils affrontièrent leurs adversaires à Towton. Ils se battirent une journée entière, frappant sans crainte et sans pitié. Warwick, voyant plier les siens, mit pied à terre, baisa la croix que formait la garde de son épée et jura qu'il partagerait le sort du dernier de ses compagnons d'armes. 

Enfin, les troupes de Lancastre lachèrent prise, les unes se noyèrent dans la Cork en crue, les autres ployant sous les assauts d'un ennemi qui ne faisait aucun quartier.

38 000 hommes périrent au cours de cette bataille.

Marguerite d'Anjou

Mais Marguerite d'Anjou ne désespérait pas de la victoire de son camp. Elle acheta le secours des Ecossais par la cession de la ville de Berwick, puis passa sur le continent, promettant Calais à Louis XI ; elle n'obtint que 20 000 écus et 2000 hommes. La tempête brisa ses vaisseaux et arrive au port de Berwick sur un navire de pêche. Elle entrepris alors de rallier ses loyaux sujets du nord, parcourant la contrée à cheval au coeur de l'hiver. Il lui arriva, au cours de son périple, d'être surprise par des brigands qui la dépouillèrent de ses bijoux ; tandis qu'ils se querellaient au sujet du partage du butin, elle en profita pour s'échapper et s'enfuir à travers les bois en tenant son jeune fils par la main. Mais elle se retrouva bientôt face à un autre bandit de grand chemin et tenant toujours son fils par la main, elle lui dit : "Ami, je confie à ta loyauté le fils de ton roi !"

Et le brigand la conduisit saine et sauve à son repaire.

Mais tous ces efforts courageux ne furent pas pour autant récompensés par la victoire. Battue à Exham, Marguerite semblait avoir perdu ses dernières espérances et retourna sur le continent.

Edouard IV, délivré de ses ennemis, crut la couronne assurée sur sa tête. Mais il commit l'erreur de délaisser la famille du comte de Warwick au profit des Woodeville, dont il avait la fille, Elizabeth. 

Aussitôt, le comte de Warwick et le duc de Clarence, frère du roi, s'entendirent pour le renverser. Ils se rendirent en France pour ramener Marguerite d'Anjou et le défirent près de Nottingham.

Edouard IV s'en alla alors chercher de l'aide auprès du duc de Bourgogne, son beau-frère (1470). Charles le Téméraire lui fournit 1500 hommes avec lesquels il retourna en Angleterre. Il livra bataille aux Lancastre dans la plaine de Barnet.

Bataille de Barnet

Edouard sortit victorieux de l'affrontement, au cours duquel périt le comte de Warwick ainsi que la plupart des grandes figures de la Maison de Lancastre. 

Bataille de Tewkesbury

Marguerite d'Anjou, de nouveau seule, tenta de relever sa fortune à Tewkesbury. Elle y fut capturée, avec son fils. Et le jeune prince fut conduit sous la tente du roi.

"Qui vous a rendu si hardi, lui demanda Edouard, pour entrer dans mes Etats ?

- Je suis venu défendre la couronne de mon père et mon propre héritage, répondit fièrement le jeune homme qui eût à peine achevé sa phrase qu'il tomba percé de coups.

Le jour même de l'entrée d'Edouard IV à Londres, Henri VI fut trouvé mort à la tour de Londres ; il aurait été frappé, dit-on, par la main du duc de Gloucester (1471).

Le triomphe de la rose blanche semblait assuré...

Les dernières années du règne d'Edouard IV furent consacrées aux plaisirs. Il ne sortit de son repos que pour faire une courte guerre à Louis XI et qui se termina par le traité de Picquigny, en 1475. Il mourut à l'âge de 42 ans, victime de ses excès ou peut-être empoisonné par le duc de Gloucester (1483).

Edouard V et son frère

En mourant, Edouard IV laissait deux enfants en bas âge, dont l'aîné, âgé de 12 ans, Edouard V, fut placé sous la tutelle de son oncle, le duc de Gloucester. Ce dernier le fit placer, ainsi que son frère cadet, à la Tour de Londres.

Quelques jours plus tard, le gouverneur de la Tour reçut l'ordre de remettre les clefs de sa forteresse à sir James Tyrell. Pendant la nuit, Tyrell, accompagné de deux acolytes, gravit l'escalier qui menait à la chambre des deux petits princes. Il les trouva endormis et les étouffa sous les couvertures, puis se débarassa de leurs cadavres en les enterrant au pied de l'escalier.

Le Parlement offrit alors la couronne au duc de Gloucester qui prit le nom de Richard III

Richard III

Les Lancastre n'avaient pas encore dit leur dernier mot. Un prince apparenté à

Henri VII

leur maison, né au Pays de Galles, sir Henry Tudor, y débarqua en venant de Bretagne et trouva des partisans. Richard vint lui livrer bataille devant Bosworth (1485) : il fut massacré. 

La couronne passa sur la tête de Henry qui devint Henri VII

Le cadavre de feu Richard III, dépouillé de ses vêtements, fut jeté sur la croupe d'un cheval et porté à Leicester.

 

 

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